La spagyrie, un art ancestral combinant alchimie, herboristerie et médecine, repose sur le principe d'extraire et de purifier les "trois principes" constitutifs d'une plante : le Sel (Sal), le Mercure (Mercurius) et le Soufre (Sulphur). Ces trois éléments représentent, respectivement, les sels minéraux, les essences volatiles et les constituants huileux. La qualité d'un remède spagyrique, et donc son efficacité, dépend directement de la rigueur des techniques d'extraction et de purification mises en œuvre, nécessitant une expertise pointue en extraction de principes actifs et purification de composés naturels.
Aujourd'hui, la spagyrie connaît un regain d'intérêt grâce à l'intégration de techniques modernes, telles que l'extraction par solvant optimisée, la chromatographie et la distillation moléculaire, qui maximisent l'extraction des principes actifs et permettent d'obtenir des préparations d'une pureté exceptionnelle. Cette approche "avancée" transcende les méthodes traditionnelles, embrassant une compréhension approfondie des processus chimiques et biologiques, révélant ainsi tout le potentiel thérapeutique des plantes et ouvrant des perspectives d'emploi dans le secteur de l'herboristerie et de la phytothérapie. La formation en spagyrie avancée est devenue un atout précieux pour les professionnels des sciences naturelles.
Principes fondamentaux de l'extraction spagyrique
L'extraction spagyrique repose sur la séparation et la purification des trois principes fondamentaux : Sal, Mercurius et Sulphur. Chaque principe nécessite des approches spécifiques pour libérer son potentiel thérapeutique. Le Sel, porteur des minéraux essentiels, requiert souvent la calcination rigoureuse de la plante. Le Mercure, véhicule des essences volatiles et des composés aromatiques, est extrait par fermentation contrôlée et distillation douce. Le Soufre, représentant les huiles végétales, les résines et les pigments, est obtenu par extraction par solvant, une méthode nécessitant une sélection méticuleuse du solvant en fonction des composés cibles.
Rappel des trois principes et leur rôle dans l'extraction
- Sal (Sel) : Les sels minéraux et les oligo-éléments sont extraits par calcination et lixiviation. Ce processus révèle les propriétés minérales essentielles de la plante, souvent cruciales pour l'équilibre physiologique.
- Mercurius (Mercure) : Les essences volatiles, les huiles essentielles et les composés aromatiques sont obtenus par fermentation et distillation. Ces composés sont responsables de l'arôme et de nombreuses propriétés thérapeutiques, notamment anti-inflammatoires et antioxydantes.
- Sulphur (Soufre) : Les huiles végétales, les résines, les pigments et les autres constituants lipophiles sont extraits par solvant ou par macération. Ces éléments apportent richesse et complexité au remède, contribuant à ses propriétés nourrissantes et protectrices.
Facteurs influençant l'extraction
Plusieurs facteurs clés influencent l'efficacité de l'extraction, à commencer par la nature intrinsèque de la plante. La structure de ses cellules, sa composition chimique, notamment la teneur en composés phénoliques et en alcaloïdes, et la concentration de ses principes actifs jouent un rôle déterminant. L'état de la plante, qu'elle soit fraîche, séchée ou cryobroyée, ainsi que son stade de développement, influencent significativement le rendement de l'extraction. Le choix du solvant, le temps d'extraction, la température et le pH sont autant de paramètres cruciaux à optimiser pour garantir un rendement maximal et une extraction de haute qualité des principes actifs.
- Type de plante : La composition chimique varie considérablement, impactant la solubilité des composés et le choix du solvant. Par exemple, l'extraction de la valériane (Valeriana officinalis) nécessite une approche différente de celle du millepertuis (Hypericum perforatum).
- État de la plante : Les plantes fraîches conservent davantage d'enzymes et de composés volatils, mais leur teneur en eau peut compliquer l'extraction. Les plantes séchées, quant à elles, nécessitent une réhydratation contrôlée.
- Solvant : Le choix du solvant doit correspondre à la polarité des composés à extraire, en se basant sur la règle "qui se ressemble s'assemble". L'eau est idéale pour les composés polaires (sucres, acides organiques), tandis que l'alcool (éthanol) convient aux composés moins polaires (alcaloïdes, flavonoïdes).
- Temps d'extraction : Un temps trop court laisse des principes actifs non extraits, tandis qu'un temps trop long peut entraîner leur dégradation. L'optimisation du temps dépend du solvant, de la température et de la granulométrie de la plante.
- Température : Une température trop élevée peut dégrader les composés sensibles, tandis qu'une température trop basse peut ralentir le processus d'extraction. La température optimale varie en fonction de la plante et du solvant, souvent entre 40°C et 60°C.
- pH : Le pH influence la solubilité et la stabilité des principes actifs. Par exemple, certains alcaloïdes sont plus solubles en milieu acide, tandis que les flavonoïdes sont plus stables en milieu neutre ou légèrement alcalin.
Préparation de la matière première
Avant de procéder à l'extraction, la préparation méticuleuse de la matière première est une étape essentielle. Le séchage doit être réalisé avec un soin extrême pour préserver les composés sensibles à la chaleur et à l'oxydation. La lyophilisation, ou cryodessiccation, est souvent privilégiée pour minimiser la dégradation des composés volatils et des enzymes. Un broyage approprié est nécessaire pour augmenter la surface de contact entre la plante et le solvant, facilitant ainsi l'extraction. La granulométrie optimale se situe souvent entre 0.5 et 2 mm. Enfin, l'activation enzymatique, par fermentation contrôlée, peut libérer des principes actifs liés, tels que les glycosides, en utilisant des enzymes endogènes ou exogènes, augmentant ainsi leur biodisponibilité.
- Séchage : La lyophilisation, ou séchage à basse température, préserve mieux les composés volatils et thermosensibles que le séchage traditionnel à l'air libre. Cette technique réduit la perte de composés aromatiques de près de 15%.
- Broyage : Une granulométrie fine facilite la diffusion des solvants et augmente le rendement de l'extraction. Un broyage trop fin peut cependant entraîner la formation de particules colloïdales, compliquant la filtration.
- Activation Enzymatique : La fermentation contrôlée permet de libérer des composés actifs liés, comme les glycosides (par exemple, la transformation de l'amygdaline en benzaldéhyde dans les amandes amères), en utilisant des enzymes endogènes ou exogènes (comme la β-glucosidase). Cette étape peut augmenter le rendement de l'extraction de 20 à 30%.
Techniques d'extraction avancées
La spagyrie moderne s'appuie sur des techniques d'extraction avancées pour maximiser le rendement et la pureté des extraits, ouvrant ainsi des perspectives nouvelles en matière de formation et d'emploi dans le domaine de l'herboristerie. L'extraction par solvant optimisée, la distillation sous vide, l'extraction par fluide supercritique (SFE) et l'extraction assistée par micro-ondes (MAE) sont autant d'outils puissants permettant d'extraire sélectivement les principes actifs ciblés, tout en minimisant la dégradation des composés thermosensibles. Le choix de la technique dépendra de la nature des principes actifs recherchés, des caractéristiques spécifiques de la plante et des contraintes économiques et environnementales.
Extraction par solvant optimisée
L'extraction par solvant demeure une technique fondamentale, mais son efficacité peut être grandement améliorée en optimisant les paramètres clés et en utilisant des techniques avancées. Le choix judicieux du solvant est crucial et doit être adapté à la polarité des composés à extraire, en se basant sur des connaissances approfondies en chimie des produits naturels. L'éthanol (à différentes gradations), la glycérine, l'eau, les huiles végétales et l'acétone sont autant de solvants couramment utilisés, chacun présentant des avantages et des inconvénients spécifiques en fonction des principes actifs ciblés. De plus, des techniques telles que l'extraction assistée par ultrasons (EAU) et l'extraction assistée par micro-ondes (MAE) peuvent significativement améliorer le rendement et la vitesse d'extraction, réduisant ainsi les coûts et l'impact environnemental.
- Sélection des solvants : L'éthanol (à différentes gradations, par exemple 70%, 96%) est un solvant polyvalent capable d'extraire une large gamme de composés, des plus polaires aux moins polaires. La glycérine est un solvant doux, non toxique et biocompatible, idéal pour les extraits à usage interne, particulièrement chez les enfants et les personnes sensibles. L'eau est le solvant le plus naturel et convient aux composés polaires, tels que les sucres, les acides organiques et certains glycosides. Les huiles végétales (avec un point de fumée bas, comme l'huile d'olive ou de tournesol) sont utilisées pour extraire les composés lipophiles, tels que les caroténoïdes, les stérols et les huiles essentielles. Le CO2 supercritique est un solvant propre, sélectif et non toxique, particulièrement adapté à l'extraction des huiles essentielles et des lipides.
- Extraction assistée par ultrasons (EAU) : Les ultrasons créent des bulles de cavitation qui implosent près des parois cellulaires, brisant les membranes et facilitant la libération des composés actifs. Cette technique peut réduire le temps d'extraction de 30 à 50% par rapport aux méthodes traditionnelles de macération. L'inconvénient est un possible échauffement du milieu, qui peut être contrôlé en utilisant un bain de glace.
- Extraction assistée par micro-ondes (MAE) : Les micro-ondes chauffent directement le solvant à l'intérieur de la plante, accélérant l'extraction. MAE peut réduire le temps d'extraction de plusieurs heures à quelques minutes, et augmenter le rendement de 10 à 20%. Cependant, il existe un risque de dégradation des composés thermosensibles, qui peut être minimisé en contrôlant la puissance et la durée de l'irradiation.
- Extraction par fluide supercritique (SFE) : Le CO2 supercritique, à une température et une pression spécifiques (par exemple, 31°C et 74 bar), possède des propriétés de solvant uniques, combinant la diffusivité d'un gaz et le pouvoir solvant d'un liquide. Cette technique permet d'extraire sélectivement des composés en ajustant la pression et la température, offrant une alternative plus propre et plus efficace aux solvants organiques traditionnels. SFE est considérée comme une technique "verte" car elle n'utilise pas de solvants toxiques et permet de récupérer le CO2 en fin de procédé.
- Extraction par contre-courant (CCE) : Le solvant frais est continuellement mis en contact avec la matière première la plus épuisée, tandis que le solvant chargé est mis en contact avec la matière première la plus fraîche, créant ainsi un gradient de concentration qui favorise la diffusion des composés actifs. Cette technique permet d'obtenir un rendement élevé et une pureté améliorée, mais nécessite un équipement spécialisé et un contrôle précis des flux et des températures. CCE est particulièrement intéressante pour l'extraction à grande échelle de composés précieux, comme les alcaloïdes ou les huiles essentielles.
Pour optimiser l'extraction par solvant, il est essentiel de réaliser des expériences de plans factoriels et d'utiliser des logiciels de modélisation pour déterminer les conditions optimales. La température, le temps d'extraction, le ratio solvant/matière première, la granulométrie de la plante et l'agitation sont autant de paramètres à ajuster avec précision pour maximiser le rendement et la qualité de l'extrait. Une augmentation de température de 10 degrés Celsius peut doubler la vitesse d'extraction, mais il est crucial de ne pas dépasser la température de dégradation des composés actifs, souvent située entre 60 et 80 degrés Celsius.
Distillation avancée
La distillation est une technique incontournable pour extraire les essences volatiles et les huiles essentielles, et son optimisation est essentielle pour la production de remèdes spagyriques de haute qualité. La distillation sous vide permet de réduire la température d'ébullition, préservant ainsi les composés thermosensibles et évitant leur dégradation. La distillation fractionnée permet de séparer les différents composés volatils en fonction de leur point d'ébullition, obtenant ainsi des fractions plus pures et plus riches en composés d'intérêt. La coviération, utilisant un gaz inerte comme l'azote, facilite l'évaporation et la distillation des composés thermosensibles, protégeant ainsi leur intégrité. La distillation moléculaire, sous vide poussé (inférieur à 0.01 mmHg), permet de séparer les molécules en fonction de leur poids moléculaire, ouvrant des perspectives intéressantes pour la spagyrie, notamment pour la concentration et la purification des composés aromatiques.
- Distillation sous vide : La réduction de la pression abaisse le point d'ébullition, protégeant les composés thermosensibles de la dégradation. Un vide de 10 mmHg peut abaisser le point d'ébullition de l'eau d'environ 40 degrés Celsius, permettant de distiller des huiles essentielles délicates à des températures inférieures à 60°C. L'équipement nécessaire comprend une pompe à vide, un ballon de distillation sous vide et un réfrigérant.
- Distillation fractionnée : Cette technique permet de séparer les composés volatils en fonction de leur point d'ébullition, obtenant des fractions plus pures et plus riches en composés d'intérêt. Les colonnes de fractionnement, remplies de billes de verre ou d'anneaux Raschig, augmentent la surface de contact entre la vapeur et le liquide, améliorant ainsi l'efficacité de la séparation de 50 à 80%.
- Coviération : L'utilisation d'un gaz inerte (azote) facilite l'évaporation et la distillation des composés thermosensibles, réduisant leur temps de séjour à haute température et minimisant leur dégradation. L'azote agit comme un "transporteur" des composés volatils, abaissant leur pression partielle et favorisant leur évaporation.
- Distillation moléculaire : Sous vide poussé (inférieur à 0.01 mmHg), les molécules sont séparées en fonction de leur poids moléculaire, permettant une séparation précise des composés aromatiques et des acides gras. Cette technique est particulièrement intéressante pour la concentration et la purification des composés aromatiques rares et précieux, présents en très faibles quantités dans les plantes.
Techniques d'extraction spécifiques pour le sal (sels)
L'extraction du Sel, représentant les sels minéraux essentiels, requiert des techniques spécifiques visant à solubiliser et à purifier ces composés inorganiques. La calcination contrôlée est essentielle pour obtenir des cendres pures et des sels solubles, en éliminant la matière organique et en transformant les minéraux en formes assimilables. La lixiviation, extraction des sels solubles des cendres avec de l'eau, doit être optimisée en termes de pH et de température pour maximiser le rendement. L'évaporation sélective permet de cristalliser les différents sels séparément, en fonction de leur solubilité, obtenant ainsi des sels minéraux purs. Enfin, la production de sels alchimiques spécifiques, comme les sels d'or ou d'argent, à partir de plantes contenant des traces de ces éléments, constitue un défi passionnant pour la spagyrie moderne, ouvrant des perspectives nouvelles en matière de thérapies minérales. La température de calcination idéale pour la plupart des plantes se situe entre 400 et 600 degrés Celsius, permettant d'éliminer la matière organique sans décomposer les sels minéraux.
- Calcination contrôlée : La maîtrise précise de la température et de l'atmosphère (oxydante ou réductrice) permet d'obtenir des cendres pures et des sels solubles, en minimisant la formation de composés indésirables. Les fours à moufle programmables permettent un contrôle précis de la température et de la durée de la calcination, garantissant une reproductibilité optimale.
- Lixiviation : L'extraction des sels solubles des cendres avec de l'eau doit être optimisée en termes de pH et de température. Un pH légèrement acide (pH 5-6), obtenu en ajoutant quelques gouttes d'acide acétique ou de jus de citron, peut améliorer l'extraction de certains sels, tels que le potassium et le magnésium.
- Evaporation sélective : L'évaporation à différentes températures permet de cristalliser les différents sels séparément, en fonction de leur solubilité. Le chlorure de sodium (sel de table) cristallise à plus haute température que le chlorure de potassium, permettant leur séparation progressive.
- Production de sels alchimiques spécifiques : Il est possible de produire des sels d'or, d'argent, de cuivre ou de fer à partir de plantes contenant des traces de ces éléments, en utilisant des techniques de précipitation et de complexation spécifiques. Ces sels sont considérés comme ayant des propriétés thérapeutiques spécifiques, agissant sur le corps énergétique et stimulant les processus de guérison.
Techniques de purification avancées
L'extraction n'est que la première étape dans la production de remèdes spagyriques de haute qualité. La purification méticuleuse des extraits est essentielle pour éliminer les impuretés, isoler les principes actifs ciblés et garantir la sécurité et l'efficacité des préparations. La filtration avancée, la chromatographie, la cristallisation et la distillation moléculaire sont autant de techniques puissantes permettant d'obtenir des préparations d'une pureté exceptionnelle, répondant aux exigences les plus strictes de l'herboristerie moderne.
Filtration avancée
La filtration est une étape cruciale pour éliminer les particules en suspension, les colloïdes et les microorganismes potentiellement présents dans les extraits bruts. La filtration sur membranes, utilisant des membranes de différentes porosités (microfiltration, ultrafiltration, nanofiltration, osmose inverse), permet de séparer les particules en fonction de leur taille et de leur charge. L'adsorption sur charbon actif permet d'éliminer les impuretés, les pigments, les tanins et les composés indésirables responsables de la couleur, de l'odeur ou du goût désagréables des extraits. La filtration stérilisante élimine les microorganismes (bactéries, levures, moisissures) pour prolonger la durée de conservation des extraits et garantir leur sécurité d'emploi.
- Filtration sur membranes : La microfiltration élimine les bactéries et les grosses particules (0.1-10 µm), clarifiant ainsi l'extrait. L'ultrafiltration élimine les protéines, les polysaccharides et les macromolécules (0.01-0.1 µm), améliorant la stabilité de l'extrait. La nanofiltration élimine les sucres, les acides organiques et les petits ions (0.001-0.01 µm), déminéralisant ainsi l'extrait. L'osmose inverse élimine les sels et les minéraux dissous (<0.001 µm), obtenant une eau ultra-pure.
- Adsorption sur charbon actif : Le charbon actif possède une très grande surface (500-1500 m²/g) et une forte capacité d'adsorption, permettant d'éliminer efficacement les impuretés, les pigments, les tanins et les composés indésirables. Le charbon actif végétal, obtenu à partir de bois, de coques de noix de coco ou d'autres matières végétales, est souvent préféré pour sa biocompatibilité et son faible impact environnemental.
- Filtration stérilisante : Cette technique élimine les microorganismes (bactéries, levures, moisissures) pour prolonger la durée de conservation des extraits, évitant ainsi leur dégradation et garantissant leur sécurité d'emploi. Les filtres stérilisants ont une porosité de 0.22 µm, empêchant le passage des bactéries.
Chromatographie
La chromatographie est une technique analytique et préparative puissante permettant de séparer, d'identifier et de quantifier les différents composés présents dans un extrait complexe, offrant un contrôle précis sur la composition des remèdes spagyriques. La chromatographie sur couche mince (CCM) permet d'identifier et de séparer rapidement et facilement les composés, fournissant une "empreinte digitale" de l'extrait. La chromatographie liquide haute performance (HPLC) permet de séparer, d'identifier et de quantifier les composés avec une grande précision, mesurant leur concentration avec une exactitude de +/- 0.5%. La chromatographie en phase gazeuse (CPG) est idéale pour l'analyse des composés volatils, tels que les huiles essentielles et les arômes. La chromatographie préparative permet de séparer à grande échelle les différents composés pour obtenir des fractions pures, isolant ainsi les principes actifs d'intérêt. Le développement d'empreintes digitales chromatographiques permet de créer un profil unique pour chaque plante, garantissant son authenticité et permettant d'identifier les falsifications et les substitutions.
- Chromatographie sur couche mince (CCM) : Cette technique est rapide, économique et facile à réaliser, ne nécessitant qu'un minimum d'équipement. Elle permet d'identifier les différents composés présents dans un extrait et de vérifier sa pureté, révélant la présence d'éventuelles contaminations ou falsifications.
- Chromatographie liquide haute performance (HPLC) : HPLC est une technique quantitative qui permet de séparer, d'identifier et de quantifier les composés avec une grande précision, mesurant leur concentration avec une exactitude de +/- 0.5%. Elle est souvent utilisée pour standardiser les extraits et assurer une concentration constante des principes actifs, garantissant ainsi la reproductibilité des effets thérapeutiques.
- Chromatographie en phase gazeuse (CPG) : CPG est idéale pour l'analyse des composés volatils, tels que les huiles essentielles et les arômes, permettant d'identifier leurs constituants et de vérifier leur qualité et leur authenticité.
- Chromatographie préparative : Cette technique permet de séparer à grande échelle les différents composés pour obtenir des fractions pures, isolant ainsi les principes actifs d'intérêt pour des applications thérapeutiques ou cosmétiques spécifiques.
- Développement d'empreintes digitales chromatographiques : La création d'un profil unique pour chaque plante, basé sur la distribution de ses différents composés, permet d'identifier les falsifications et de garantir l'authenticité. Un écart de 5% ou plus dans le profil chromatographique peut indiquer une falsification ou une substitution de la plante.
Techniques d'extraction et de purification spécifiques pour chaque principe (sal, mercurius, sulphur)
Chaque principe spagyrique (Sel, Mercure, Soufre) nécessite des techniques d'extraction et de purification spécifiques, adaptées à sa nature chimique et à ses propriétés physico-chimiques. Pour le Sel, la recristallisation permet d'obtenir des sels purs, en éliminant les impuretés solubles. L'électrodialyse, utilisant des membranes sélectives aux ions, élimine les impuretés ioniques, telles que les chlorures et les sulfates. Pour le Mercure, l'extraction par CO2 supercritique suivie d'une chromatographie en phase gazeuse permet d'isoler des composés aromatiques spécifiques, tels que les terpènes et les phénols. La décoloration des huiles essentielles par adsorption sur charbon actif améliore leur pureté et leur stabilité. Pour le Soufre, l'extraction par solvant suivie d'une chromatographie liquide permet d'isoler des pigments, tels que les caroténoïdes et les anthocyanes, ou des triterpènes, tels que les saponines. L'utilisation de résines échangeuses d'ions permet d'éliminer les acides gras libres, améliorant ainsi la stabilité et la solubilité des extraits lipidiques.
Cristallisation et recristallisation
La cristallisation est une technique de purification basée sur la formation de cristaux à partir d'une solution saturée. Le contrôle précis de la sursaturation est essentiel pour obtenir des cristaux de taille et de pureté optimales. L'utilisation d'ensemencement, par l'ajout de germes de cristaux, permet d'initier la cristallisation et de contrôler la taille des cristaux. La recristallisation, dissolution des cristaux impurs dans un solvant approprié suivie d'une nouvelle cristallisation, permet d'éliminer les impuretés occluses dans le réseau cristallin. La vitesse de refroidissement de la solution influence la taille des cristaux : un refroidissement lent favorise la formation de gros cristaux purs, tandis qu'un refroidissement rapide conduit à la formation de petits cristaux, qui peuvent piéger des impuretés. Le nombre de recristallisations nécessaires dépend de la pureté initiale des cristaux et du niveau de pureté souhaité, nécessitant souvent 2 à 3 cycles pour obtenir des cristaux de qualité pharmaceutique.
- Contrôle de la sursaturation : Le contrôle précis de la sursaturation est essentiel pour la formation de cristaux de taille et de pureté optimales. Une sursaturation trop élevée peut conduire à la formation de petits cristaux impurs, tandis qu'une sursaturation trop faible peut empêcher la cristallisation. La sursaturation peut être contrôlée en ajustant la température, la concentration du soluté et l'ajout de solvants anti-solvants.
- Utilisation d'ensemencement : L'ajout de germes de cristaux permet d'initier la cristallisation et de contrôler la taille des cristaux. Les germes de cristaux agissent comme des centres de nucléation, favorisant la croissance des cristaux et évitant la formation de cristaux amorphes ou de colloïdes.
- Recristallisation : La dissolution des cristaux impurs dans un solvant approprié, suivie d'une filtration pour éliminer les particules insolubles et d'une nouvelle cristallisation, permet d'éliminer les impuretés occluses dans le réseau cristallin et d'obtenir des cristaux plus purs. La recristallisation peut être répétée plusieurs fois pour améliorer la pureté des cristaux.
Contrôle qualité et analyse des principes actifs
Le contrôle qualité est une étape indispensable pour garantir l'efficacité, la sécurité et la reproductibilité des remèdes spagyriques, assurant ainsi la confiance des patients et des professionnels de l'herboristerie. Des techniques analytiques sophistiquées, telles que la spectrophotométrie UV-Vis, la spectrométrie de masse (MS), la résonance magnétique nucléaire (RMN) et la chromatographie (HPLC, CPG), permettent d'identifier et de quantifier avec précision les principes actifs présents dans les extraits, garantissant leur conformité aux spécifications établies. La standardisation des extraits, par la définition de marqueurs spécifiques et la détermination rigoureuse de leur concentration, assure une qualité constante des préparations. Des tests de stabilité, réalisés à différentes températures et humidités, permettent de surveiller la dégradation des principes actifs et de déterminer avec précision la durée de conservation des remèdes. Enfin, la traçabilité complète, par la documentation méticuleuse de chaque étape du processus (de la récolte de la plante à la mise en flacon du remède) et l'utilisation d'un système de gestion de la qualité (SGQ) conforme aux normes ISO 9001 ou aux Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF), garantit la conformité aux exigences réglementaires et la transparence pour les consommateurs. La marge d'erreur acceptable pour la quantification des principes actifs est généralement de +/- 2%, garantissant une précision analytique élevée.
La spectrophotométrie UV-Vis mesure l'absorption de la lumière ultraviolette et visible par les composés, permettant d'identifier et de quantifier les principes actifs en se basant sur leur spectre d'absorption caractéristique. Chaque composé possède un spectre d'absorption unique qui peut être utilisé pour son identification et sa quantification, même en présence d'autres composés. La spectrométrie de masse (MS) identifie les composés en fonction de leur rapport masse/charge, fournissant une information précise sur leur structure moléculaire. Le couplage avec la chromatographie (GC-MS, LC-MS) permet une identification plus précise des composés séparés par chromatographie. La résonance magnétique nucléaire (RMN) détermine la structure moléculaire des composés avec une précision inégalée, permettant d'identifier des isomères et des stéréoisomères. La titration quantifie les acides, les bases et les oxydants, permettant de contrôler la pureté des solvants et des réactifs utilisés dans le processus d'extraction et de purification.
- Spectrophotométrie UV-Vis : La spectrophotométrie UV-Vis est une technique simple, économique et rapide pour identifier et quantifier les composés, permettant de contrôler la qualité des extraits et de vérifier leur conformité aux spécifications établies. La limite de détection de la spectrophotométrie UV-Vis est généralement de l'ordre de 1 à 10 µg/mL.
- Spectrométrie de masse (MS) : MS est une technique puissante pour l'identification des composés, même en très faibles concentrations, permettant d'identifier des contaminants et des impuretés présents dans les extraits. La spectrométrie de masse peut identifier des composés à des concentrations inférieures à 1 ng/mL.
- Résonance magnétique nucléaire (RMN) : RMN est une technique non destructive qui permet de déterminer la structure moléculaire des composés avec une grande précision, fournissant une information complète sur leur composition et leur configuration spatiale. La RMN nécessite des concentrations plus élevées que la spectrométrie de masse, généralement de l'ordre de 1 à 10 mg/mL.
- Titration : La titration est une technique simple, précise et économique pour la quantification des acides, des bases et des oxydants, permettant de contrôler la pureté des solvants et des réactifs et de vérifier la conformité aux spécifications. La titration peut mesurer des concentrations avec une précision de +/- 0.1%.
Les techniques modernes de spagyrie, grâce à l'application rigoureuse de protocoles d'extraction et de purification avancés, basées sur des connaissances scientifiques solides et une expertise technique pointue, permettent de mieux comprendre et d'exploiter le potentiel thérapeutique des plantes, offrant des perspectives nouvelles en matière de formation et d'emploi dans le domaine de l'herboristerie.